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LES ENFANTS DU DÉSORDRE LE S ― LE 05/06/2021


© Graphisme par Raphaël Massart, 2021



SOUNDCLOUD
BANDCAMP



Sœurs, frères, adelphes des espaces turbulents, Nous célébrons ensemble le premier projet sonique de notre collectif : la compilation musicale concoctée par les plus chaotiques créatures des hémisphères humainement connus, les Enfants du Désordre.

Après un appel à projet lancé en décembre, cette aventure à l'intérieur des ondes et par-delà est à présent disponible sur les plateformes streamables.

Cette joyeuse symbiose, intense et progressive, vous plongera dans l'univers aux multiplicités savoureuses que nous nous attachons à vous faire explorer.

Nous remercions chaleureusement toutes celles et ceux qui ont porté et fait vivre cette initiative, et espérons qu'elle résonnera longtemps dans vos auditoriums.





© Illustration Romane Granger, 2021



À Noisy-le-Sec, le cinq juin deux-mille vingt-et-un, nous nous sommes rassemblé.es dans le tiers lieu culturel du S, avec ses habitant.es, pour une proposition transversale qui a pris la forme d'une journée de performances. Un banquet de représentations croisées et de réjouissances plurielles au cours desquelles se sont entremêlés, huit heures durant, projets sonores, corporels, visuels, plastiques, et autres, cohabitant dans une zone de tumulte imaginée pour l'accueillir.




Florine


Performance de Hélène et Xavier


Dana, Talita, Sidonie et Paulo



Nous étions deux cent ou bien nous étions un. Derrière, la voie de chemin de fer. Devant, l'ancienne usine de paillettes envahie de personnages mystiques. Partout, la volonté d'unir, dans une même grappe, nos palpitants au seuil de la fête.

La langue imparable, imparlable de la fête, elle se pratique à plusieurs : nous en sommes tous les pratiquant.es. Voilà, nous nous entendrons enfin résonner. Nous nous comprendrons dans la torpeur profonde, et nous nous dissocierons, et nous nous réconcilierons, et malgré nos insolubles problèmes et nos peines nouées, nous nous dirons que nous nous aimons.

Mais ce que nous aimons en réalité, c’est faire la fête.

Faire la fête a depuis longtemps cessé d’être seulement politique. C’est aussi la raison pour laquelle nous vivons. En cela la fête porte en elle une dimension encore plus forte, encore plus réelle. Existe alors la possibilité d'exister plus fort, l'indicible sensation de se rapprocher davantage de soi et des autres.

Nous sommes des cas sociaux télescopés dans un monde qui aime être tragique : oiseaux nassés dans le même piège, nous revenons à la célébration de toute chose par systématisme, nous revenons à la nuit, à son cours. C’est un besoin de dire, à toutes les choses qui nous empêchent de jouir, non.

Et aux ami.es qui nous intiment d’arrêter avant de mourir, nous conseillons de ne pas venir - iels ne tiendraient pas.









Moments de performance



Les enfants du désordre sont flamboyants.

Ridicules, fièr.es, sensibles, toujours chagrin.es s'il n'y a pas de chaos ; fanfaron.nes, cruel.les, et innocent.es comme les petits lutins, et plus impatient.es encore, résolument dégoûté.es si l'attention de la foule n'est pas concentrée sur leur merveilleux destin.

Irresponsables, naïf.ves, centré.es sur elleux-mêmes, passif.ves, paresseux.ses, sans codes ni morale, iels sont grands parasites, pique-assiettes, chômeureuses et en vacances, et il leur semble toujours avoir absolument raison.

Iels se frottent les mains quand la nuit tombe, dévouent toute leur vie aux phases de la lune, qui les rend inépuisables et chaotiques, c’est-à-dire plein.es de pulsions ; iels n'aiment jamais qu'elleux-mêmes, mais mourront si vous ne les aimez pas à votre tour ; iels ne savent pas dans quel sens la Terre tourne.

Iels jubilent en entendant la Musique, ne sont compétents en rien si ce n'est leur fonction : vivre, sont fort capricieux.ses et fragiles comme le verre, et curieux.ses à l'excès, et mettent partout leurs nez, et ne supportent qu'on leur résiste en aucune façon, hurlent, crient, se transforment en démon.es, ne prendront pas non pour réponse.

Iels nagent dans leur délire, ne sont jamais étonné.es, mais toujours enthousiastes, trouvent tout très drôle ou très intéressant, sont très sensibles et très intelligent.es, ressentent les choses avant de les connaître.

S'iels sont spirituels, iels sont très immatures, et fourbes et inconscient.es, et on ne peut pas leur faire confiance, car iels ne trouvent rien très grave, et ont la mémoire très courte, et ont déjà oublié, et ne savent plus s'iels vous connaîssent ; c'est beaucoup mieux comme ca.

Iels ne doivent pas seulement être les plus irrésistiblement drôles, mais toujours et surtout les plus merveilleusement belleaux ; iels souffrent beaucoup à l'idée de se retrouver seul.es, vivent très intensément, ont dévoré leur propre cœur il y a bien longtemps.





Baptiste


Oélia


Marvin



TEXTE ET DESIGN : GATA
PHOTOS : ZOÉ CHAUVET